Pourquoi nous n'aurons jamais de trancheuse à pain

Plusieurs clients nous demandent d’introduire une trancheuse dans l’univers de Pane Vivo. On peut comprendre que dans la société moderne, on trouve pratique d’acheter un pain tranché, prêt à consommer. Mais il existe une autre façon d’aborder ce sujet que je désire partager ici.

 Non à la trancheuse à pain

Un pain qui se garde

Grâce au choix de la variété ancienne de blé dur, à la mouture intégrale et à une fermentation 100% naturelle, Pane Vivo se garde longtemps, jusqu’à deux semaines pour les pièces de deux kilos. Il peut également être réhydraté après un mois ou plus dans le cadre de recettes de pain rassis dont est riche notre culture et que j’indique dans mon ouvrage Le Pain rassis, dix façons de le préparer. Proposer un pain tranché voudrait dire, irrémédiablement, renoncer à de tels bienfaits car il s'oxydera plus vite. Qui plus est, il s’agit d’un produit vivant, sans additifs.

Une boulangerie démecanisée 

Introduire une nouvelle machine qui consomme de l’énergie électrique, qui génère du bruit, qui prend de l’espace est un choix, pour moi, difficile à faire à ce stade. La mécanisation de la boulangerie est allée très loin, trop loin sans doute. Le moment est venu de réduire le nombre de machines.

Un pain qui se partage

Prendre le pain, le fractionner, le donner à ses convives… à ses copains. Le mot copain vient justement de cum pane, ceux avec qui on partage le pain. De ces gestes est empreinte notre culture toute entière. Ainsi, rompre le pain est le symbole même du partage. C’est même un rite qu’il faut préserver. Oui, il faut prendre le temps, réapprendre ces gestes, les savourer. 

Alors bien sûr, dans nos boutiques nous pouvons trancher votre pain à la main, à la demande. Nous le ferons avec le sourire, car nous comprenons qu’il peut y avoir des besoins dans ce sens. Mais ce ne sera jamais aussi précis qu’une trancheuse et nous vous demandons pardon. Au moins, ce sera cohérent avec la philosophie que nous avons épousé : redonner au pain la place qui est la sienne au centre de notre civilisation.

Adriano Farano

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